• Je rappelle l'actualité d'aujourd'hui : Camille Muffat, la navigatrice Florence Arthaud et 8 autres personnalités tuées en hélicoptère lors du tournage de l'émission de télé-réalité "Dropped" qui devrait être diffusée sur TF1. Au vu de cette tragédie, et aussi par rapport au scandale généré par l'affaire Nabilla cet automne, je pense qu'il serait bien que la télévision française renonce à ce genre de stupidités malsaines voyeuristes qui ne profitent qu'aux chaînes qui les diffusent. 

     

    Il y a tant de gens normaux qui s'engagent pour faire le bien via des associations et qui ne sont jamais médiatisés que c'est d'autant plus désolant de montrer le quotidien de personnes qui n'ont pas beaucoup d'intérêt et rêvent seulement de devenir des vedettes juste pour avoir un quart d'heure de célébrité sans rien produire. 

     

    Quant à des gens connus comme Florence Arthaud, qui restera la première femme à avoir gagné la route du Rhum et Camille Muffat nageuse professionnelle, ça c'était des personnes qui produisaient quelque chose. Il est vrai que le fait qu'elles aient voulu participer à une émission de télé-réalité était regrettable, mais le fait qu'elles soient décédées en y participant devrait faire réfléchir les programmateurs télé quant à programmer de telles inepties télévisuelles. 

     

    Hormis les télé-réalités musicales comme Star Academy ou Nouvelle Star qui ont au moins le mérite de montrer des artistes chanteurs en devenir qui pour certains font une belle carrière depuis, je n'ai jamais été pour ce genre de programmes. Et, critique d'un "vieux" trentenaire, moi qui suis de la génération Dorothée et qui sait combien les mangas japonais n'étaient pas tous de qualité certes mais ont surtout été abusivement montrés du doigt au point que toute l'émission du "Club Dorothée" soit supprimée en son temps sur TF1 alors que les dessins animés ne représentaient pas tout à fait tout le programme quand même (cf : "Terre attention danger" avec le Docteur Klein, la série rigolote "Pas de pitié pour les croissants", l'émission humanitaire  caritative "Des millions de copains"), je trouve que les émissions de télé-réalité, arrivées dès 2001, sont le symbole de la pauvreté télévisuelle, et surtout un très mauvais exemple pour les adolescents d'aujourd'hui. 

     

    Tant pis si ça fait vieux ringard, mais je préfère quand même les séries niaises mais qui ne faisaient au fond de mal à personne dans les années 90, que ces monuments de vulgarité que sont les émissions de télé-réalité comme "Loft story" heureusement disparue, "Secret story" ou "Les anges de la télé-réalité". Pour les enfants, plus de programme avec des animateurs, des dessins animés qui s'enchaînent sans âme. Que c'est triste ! 

     

    Je ne désapprouve pas la télé pour autant dans sa totalité. Pour les adultes, il y a heureusement d'excellentes chaînes de télé (pour ma part, fan de musique un peu "Vintage", j'adore Télé Melody sur le câble) et de très bonnes émissions divertissantes : "C à vous" sur France 5 distrayant mais intéressant, "Thé ou café" avec Catherine Ceylac qui dévoile les personnalités de vedettes sans pour autant que cela soit voyeur, "Un jour, un destin" par Laurent Delahousse dans le même esprit, mais surtout "Ce soir ou jamais" de Frédéric Taddei, dont j'ai vu des extraits, mais la meilleure, pour moi, c'est "On n'est pas couché" le samedi soir où l'actualité des vedettes est commentée, comme l'actualité politique et artistique, et la réactivité des vedettes invitées face aux remarques pas toujours très tendres mais au moins honnêtes des journalistes, le tout dans une ambiance d'humour décontractée. 

     

    Mais par contre les émissions de télé-réalité, je n'aime pas du tout et pense qu'il vaudrait mieux qu'elles cessent définitivement !


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  • Aujourd'hui 4 novembre 2014 : 30 ans du Top 50 (4 novembre 1984), premier classement à être basé sur les ventes de 45 tours en France, avec à sa tête en deuxième position "Femme libérée" par Cookie Dingler et en première position "Besoin de rien, envie de toi" par Peter et Sloane ! Joyeux anniversaire !


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  • Aimant la musique depuis l'enfance, je suis animateur radio bénévole depuis février 2010, sur Graffiti Urban Radio, où j'anime une chronique intitulée "Vintage". 

    Le mot "vintage" d'origine anglaise a d'abord été utilisé dans l'oenologie pour désigner un cru. Il a ensuite été utilisé dans la mode, pour parler de vêtements des décennies passées qu'on aime ressortir de temps à autre. Il a depuis été utilisé dans la musique. 

    Dans ma chronique, je parle donc de chanteurs français ou internationaux, pas nécessairement totalement oubliés des médias, mais qui ont soit une longue carrière derrière eux et restent très connus aujourd'hui, soit qui ont eu du succès dans les décennies passées mais n'en n'ont plus ou beaucoup moins  depuis au minimum une demi décennie, ou qui sont tout simplement décédés.

    J'avoue avoir un faible pour la production musicale française globale des années 60 aux années 80 comprises. Toutefois, certains grands artistes ont débuté avant les années 60 (Donc ne soyez pas surpris que je fasse mention de titres des années 30 à 60 parfois) et certains artistes des années 90 n'ont déjà aujourd'hui plus le même succès qu'à l'époque (D'où mention de certains titres relativement récents par rapport au reste de ceux diffusés dans mes chroniques).

    Vous trouverez ici sur mon blog l'essentiel des textes de mes chroniques radio ainsi que d'autres écrites spécialement pour ce blog (Comme celle sur les chants de Noël)... Bonne lecture.


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  • Joyeux Noël à toi, lecteur de mon blog !

    Pour ce Noël, je vais vous conter les histoires de chants traditionnels de Noëls que l'on peut retrouver dans le "Troisième livre des chansons de France" d'Anne Bouin, Claudine et Roland Sabatier paru aux éditions Gallimard en 1987. 

    "La marche des Rois Mages": L"écrivain Alphonse Daudet est bien entendu connu pour avoir écrit "Les lettres de mon moulin". En 1872, il décida de reprendre un des récits de ce livre, intitulé "L'Arlésienne". Il en fit alors une pièce qui ne connut pas le succès. Le compositeur Georges Bizet alla la voir et décida de la mettre en musique, puisqu'il était alors chef de chant à l'Opéra-Comique. 

    Cette fois, la pièce mise en musique rencontra un énorme succès et donna à Georges Bizet une certaine notoriété un an avant de composer Carmen. D'après Anne Bouin,  je cite "La Marche des Rois Mages" est un des derniers morceaux de l'Arlésienne"". 

    Pour la composer, Bizet s'inspira d'un air de Jean-Baptiste Lully, célèbre compositeur, qui, d'après Anne Bouin, je cite "fut le premier à introduire des airs de marche dans les opéras et les ballets." 

    "Il est né le divin enfant" : Ce chant de Noël date de la seconde moitié du 19ème siècle. La plus ancienne trace que l'on en a date de 1874, d'après Anne Bouin, je cite "Dans un recueil de Noëls lorrains". Mais si les paroles originales (comprenant dans le refrain "Jouez hautbois, résonnez musettes") datent de cette époque, l'air musical est encore plus ancien. Effectivement, cet air musical nommé d'après Anne Bouin, je cite "La tête Bizarde" est un air pour cor, joué, je cite : "Dans les chasses à courre, à l'époque de Louis XV". Louis XV, roi de France né en 1710 et mort en 1774 ! 

    Le refrain original est effectivement "Il est né le divin enfant, jouez hautbois résonnez musettes". Le hautbois est un instrument très ancien tandis que la musette, instrument s'apparentant à la cornemuse a commencé à se répandre vraiment en France, je cite Anne Bouin "Au XVIIème siècle". 

    A noter qu'une variante récente des paroles du refrain existe : "Il est né le divin enfant, jour de fête aujourd'hui sur Terre". Moins poétique que l'originale, elle semble être chantée seulement depuis la fin du XXème siècle. 

     "Trois anges sont venus ce soir":   Ce chant a été écrit et composée par Augusta Holmès, auteure-compositrice française d'origine britannique et irlandaise née en 1847 à Paris et morte à Paris en 1903. 

    "Minuit, Chrétiens" :Ce chant est l'oeuvre, pour le texte du poète et négociant en vin Placide Cappeau et pour la musique du compositeur Adolphe Charles Adam. D'ailleurs, la musique a aussi quelquefois pour titre : "Noël d'Adam". 

    Ce chant a été composé pour un événement bien précis. Le curé de la ville d'Uzès avait demandé à Placide Cappeau d'écrire un chant de Noël, d'après Anne Bouin, je cite : "Pour la messe de minuit de l'année 1847.". 

     

    Certains chants traditionnels ne sont pas d'origine française mais ont néanmoins été adaptés en français. 

    Parmi eux : "Douce nuit, sainte nuit" et "Mon beau sapin" qui sont d'origine allemandes et "Vive le vent" qui est d'origine nord-américaine. 

    Le véritable titre de "Douce nuit, sainte nuit" est "Stille Nacht, heilige nacht"Ce chant de Noël a été écrit le 24 décembre 1818 par le vicaire Joseph Mohr à Oberndorf, petite ville d'Allemagne. Un de ses amis, Franz Gruber compose une mélodie sur ce texte et le chant est joué pour la première fois le soir du jour de sa création, lors de la messe de minuit. Ce chant est aujourd'hui connu dans le monde entier. 

    Le véritable titre de "Mon beau sapin" est "O tannenbaum !"Ce chant date du XVème siècle. Mais la version connue aujourd'hui est ultérieure puisqu'elle date seulement du XIXème siècle. Le premier couplet a été écrit par A. Zarnack, les trois autres par E. Anschültz. L'adaptation française est bien évidemment ultérieure et il en existe différentes variantes et versions. En 1980, la chanteuse Danielle Licari en a réalisé une très bonne version (En face B du 45 tours du dessin animé "Heidi") sorti chez Adès (Référence : 11.043). 

     Le véritable titre de "Vive le vent" est "Jingle Bells": Ce chant de Noël américain date certainement du XIXème siècle,  à l'époque où la tradition de Noël d'Europe (avec la neige et les balades en traîneaux) a été importée en Angleterre et en Amérique du Nord. En français, il en existe différentes versions. Mais la plus célèbre est certainement celle adaptée par le comédien Francis Blanche et Rolf Marbot en 1948 et chantée entre-autres par Henri Salvador.

     Chansons de Noël plus récentes :"Petit Papa Noël"

     Cette chanson de Noël n'est pas un traditionnel puisqu'elle date de 1946. Elle a été écrite par Raymond Vincy né en 1904 et décédé en 1968 et composée par Henri Martinet, né en 1909 à Marseille et décédé dans cette même ville en 1985. 

    Elle a été créée par le chanteur corse Tino Rossi (Né en 1907 et décédé en 1983) dans le film "Destins" de Richard Pottier, où il la chante par deux fois, dont lors de la scène finale.

    Depuis, cette chanson a été reprise de très nombreuses fois par des interprètes très divers. Mais la version la plus connue reste celle de Tino Rossi. 

     


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  • Dans cette chronique, je passe en revue les tubes des étés 71 et 72 et vais vous raconter plus particulièrement l'histoire de deux d'entre eux : "Fais-moi un signe" interprété par Gérard Palaprat et "Comme ils disent" de Charles Aznavour. 

    Nous voici donc durant l'été 1971. 

    Au niveau des tubes anglo-saxons, le chanteur sud-africain John Kongos crée son plus gros tubes: "He's gonna step on you again". Disparue depuis le mois d'octobre 1970, Janis Joplin connaît un succès posthume avec "Move over". Les Rolling Stones connaissent un grand tube avec "Brown sugar". 

    Rod Stewart est révélé grâce à "I know I'm losing you". La chanteuse folk américaine Joan Baez obtient son plus gros tube avec "Here's to you", chanson du film "Sacco et Vanzetti" de Giuliano Montaldo, reprise en français par Nana Mouskouri. 

    Demis Roussos, après avoir quitté le groupe Aphrodite's Child entame une carrière solo avec son premier tube "We shall dance". 

    D'autres succès anglophones sont d'origine française. Le musicien autrichien Jeremy Faith chante "Jesus", un titre signé Michel Hamburger, le véritable patronyme de Michel Berger. D'ailleurs, dans les choeurs de cette chanson, on peut entendre une certaine Véronique Sanson. 

    Un jeune aveugle est révélé au public. Gilbert Montagné connaît son premier énorme tube avec un titre en anglais "The fool" , composé par lui-même mais écrit par Patrick Kent. 

    Les succès français de l'été sont nombreux. Surtout pour les chanteurs romantiques qui plaisent aux adolescentes. 

    Hervé Vilard est triste avec "On laisse toujours quelqu'un derrière soi". Pierre Groscolas est révélé grâce à "Fille du vent". Gérard Manuel avoue quant à lui "On a trop fait l'amour ensemble". Claude François est de retour après quelques années moins roses, grâce à "C'est la même chanson", adaptation de "It's the same old song" des Four Tops. Monty chante "Le Vésuve et l'Etna". Plus pop mais sur un tango, Julien Clerc chante presque le même thème avec "Le coeur volcan" et enchaîne avec "Berce-moi". 

    Parmi les autres chanteurs pop, il y a Michel Polnareff qui chante un slow "Comme Juliette et Roméo". Joe Dassin est plus familial avec "Fais la bise à ta maman". Quant à Serge Lama, il fait un essai réussi dans la chanson de charme en se prenant pour "Superman". 

    Deux chanteurs engagés à l'opposé rencontrent le succès. Léo Ferré grâce à l'une de ses plus célèbres chansons : "Avec le temps" et Philippe Clay grâce à "Mes universités", une chanson qui crée la polémique. 

    Les grands tubes de l'été sont nombreux. On écoute la 40ème symphonie de Mozart mais ré-orchestrée par le compositeur, arrangeur et chef d'orchestre argentin Waldo De Los Rios. Mireille Mathieu adapte "Where do I begin" d'Andy Williams en "Une histoire d'amour". Cette chanson est inspirée du thème musical du film "Love story" d'Arthur Hiller, et composé par Francis Lai. 

    Sheila, quant à elle, revient en force après deux années plus calmes, avec "Les rois Mages", adaptation par son producteur Claude Carrère et le parolier Jean Schmitt de "Tweedle dee, tweedle dum" des Middle of the Road, suivi de l'original "Blancs, jaunes, rouges, noirs", une chanson anti-raciste. 

    La jeune chanteuse Séverine remporte l'Eurovision en représentant Monaco avec le tube "Un banc, un arbre, une rue". La chanteuse Marie, quant à elle, remporte le festival de la Rose d'Or d'Antibes à Juan-Les-Pins avec la chanson "Soleil" qui rencontre un franc succès. 

    La chanteuse israélienne Esther Galil, crée le tube "Le jour se lève", repris maintes fois depuis, notamment par Garou dernièrement. 

    Un jeune imitateur a été révélé un an plus tôt : Thierry Le Luron. Durant l'été 71, il fait rire la France entière avec son sketch "La Chabanisation" où il imite le premier ministre Jacques Chaban-Delmas. 

    Johnny Hallyday triomphe avec "Oh ! Ma jolie Sarah", adaptation de "Gentle Sarah" de Thomas F. Browne. 

    Michel Delpech connaît un des plus gros tubes de sa carrière avec "Pour un flirt" qu'il a écrite sur une musique de Roland Vincent, et qui était au préalable une face B de 45 tours. 

    Michel Sardou est tendre avec "Je t'aime, je t'aime, je t'aime". Gérard Lenorman, quant à lui, est révélé avec "Il". 

    Quelques chanteurs de la chorale des enfants d'Asnières forment le groupe Les Poppys. Ils sont révélés avec "Noël 70". Après "Non, non, rien n'a changé", ils connaissent un autre succès durant cet été grâce à "Isabelle, je t'aime". 

    Mais cet été-là, un autre chanteur remporte un grand succès. Il s'agit de Gérard Palaprat avec "Fais-moi un signe". 

    Gérard Palaprat se fait connaître en 69 en incarnant le rôle de Woof dans l'adaptation française de la comédie musicale "Hair" dont la version originale, américaine est écrite par James Rado et Gerome Ragni et composée par Galt Mac Dermot et qui est adaptée en français par Jacques Lanzmann. 

    En France, la comédie musicale se joue au théâtre de la porte Saint-Martin. Gérard Palaprat y interprète entre-autres "Sodomie". 

    Sa participation au spectacle est suivie d'un premier succès en solo "Les orgues de Berlin". Mais "Fais-moi un signe" va se vendre d'autant plus à l'été 71. Voici l'histoire de ce tube. 

    Si beaucoup de compositeurs français ont plagié des compositions anglo-saxonnes sans l'admettre véritablement, ce n'est pas le cas pour le compositeur Patrick Lemaître, qui, à travers "Fais-moi un signe", a toujours avoué s'être inspiré du tube de George Harrison "My sweet Lord". 

    Après avoir participé à "Hair", Gérard Palaprat s'apprête à sortir un premier album en solo. Il demande alors à son ami d'enfance Patrick Lemaître de lui composer des chansons. Puis, le parolier Jean-Pierre Lang est sollicité pour écrire les textes. Ils se mettent tous au travail sans que Gérard ne soit vraiment satisfait. Un soir où ils travaillent ensemble, ils entendent à la radio "My sweet Lord" de George Harrison. Gérard se retourne alors vers Patrick en le mettant au défi de lui faire une chanson comme celle-ci. Finalement, Gérard est satisfait du résultat et Jean-Pierre écrit sur cette musique un texte sur l'ouverture d'esprit, la tolérance, très en vogue dans la mouvance hippie de l'époque. 

    Mais le plus drôle de tout est que peu après tout cela, George Harrison sera lui-même jugé pour avoir, à travers "My sweet Lord" plagié le titre "He's so fine" du groupe The Chiffons. Et la justice finira par conclure que George avait involontairement plagié ce titre. Quant à "Fais-moi un signe", en réalité, il s'agit donc d'un double plagiat : Un plagiat volontaire de "My sweet Lord" et donc involontaire de "He's so fine". 

    Quoiqu'il en soit, cela devient un tube, qui remporte à sa sortie, tout comme "Soleil" de Marie, le festival de la Rose d'Or d'Antibes à Juan-les-Pins, mais aussi un très grand succès, puisqu'il est classé 3ème du hit-parade pendant l'été. 

    On devra ensuite d'autres succès à Gérard Palaprat, notamment avec "Pour la fin du monde", autre texte d'inspiration religieuse, grâce auquel il recevra des lettres d'admirateurs le prenant pour un nouveau prophète ! 

    Mais son succès décroîtra dès 73 après le titre "Tu comprends". Il continue toujours dans la musique aujourd'hui et a participé en 2010 à la 5ème saison de la tournée "Age tendre et têtes de bois". Son dernier album, sorti en 2012, s'intitule "C'est pas la fin du monde", en référence à son tube "Pour la fin du monde" et aux prédictions Maya de 2012 comme quoi la fin du monde aurait dû avoir lieu le 21 décembre 2012. Et heureusement, nous sommes toujours là ! 

    Maintenant, remémorons-nous les grands succès de l'été 1972...

    Les trois plus gros tubes internationaux de cet été-là sont "Freedom" interprété par le duo Mac and Katie Kissoon, "Samson and Delilah" par le groupe Middle of the Road et adapté en français par Sheila en "Samson et Dalila", mais surtout l'instrumental "Pop corn" de Hot Butter chanté en anglais par Anarchic System puis en français par Antoine. Le grec Demis Roussos chante "My reason". Ennio Morricone compose la musique du film "Il était une fois la révolution" de Sergio Leone. 

    En France, les chanteurs qui obtiennent le plus de succès sont essentiellement des artistes pop, romantiques ou des chanteurs à textes. 

    Dans le créneau pop, on trouve Michel Polnareff avec "Holidays", Michel Fugain avec le Big Bazar et l'énorme tube "Une belle histoire". Michel Sardou déclare quant à lui "Bonsoir Clara". 

    Une jeune femme auteure-compositrice-interprète pleine de talent et de charme est révélée : Véronique Sanson n'a "Besoin de personne". 

    Joe Dassin, quant à lui, est plus country avec "Taka Takata". A mi-chemin entre la pop et la chanson romantique, il y a Patrick Juvet, révélé avec "La musica". 

    Les chanteurs romantiques sont nombreux. La chanteuse grecque Vicky Leandros gagne l'Eurovision avec le titre "Après toi". Christian Delagrange est révélé avec "Rosetta" puis "Sans toi, je suis seul". L'italo-belge Frédéric François l'est également avec "Je voudrais dormir près de toi". C. Jérôme revient avec "Kiss me" tandis que Ringo avoue que sa fiancée Sheila est "Trop belle pour rester seule". Mike Brant obtient un de ses plus grands succès avec "Qui saura ?". 

    Stone et Charden sont heureux parce qu'"Il y a du soleil sur la France", ce qui semble être confirmé par Claude François qui trouve qu'il "Y'a le printemps qui chante". 

    Parmi les grands auteurs-compositeurs-interprètes, Pierre Perret ouvre "La cage aux oiseaux", tandis que Charles Trenet est nostalgique avec "Fidèle" et que Charles Aznavour fait une incursion dans la musique pop avec "Les plaisirs démodés". 

    Mais le 45 tours suivant d'Aznavour qui sort en août, aborde un sujet plus sérieux : La tolérance envers les homosexuels grâce au très beau titre "Comme ils disent" dont voici l'histoire. 

    Charles Aznavour a écrit ce texte durant ses vacances de sports d'hiver à Crans-sur-Sierre en Suisse, très précisément. 

    S'ennuyant quelque peu sur ce lieu de vacances, il peut alors très facilement donner libre court à son imagination et à son inspiration pour écrire les textes de nouvelles chansons. 

    Dans ce décor de montagnes, un jour où il s'ennuie, le visage de son décorateur Androuchka lui vient comme un flash devant les yeux. Dans cette image, Androuchka a les bras croisés, et tient à la hauteur du menton une cigarette dans sa main droite, ce qui lui donne une façon efféminée de fumer. Il est homosexuel, et pour l'anecdote, ne vit plus chez sa maman, mais, petit détail qui a son importance, a bien une chatte qu'il a laissée en vacances chez sa soeur. 

    Partant de ce détail, Aznavour écrit le texte de "Comme ils disent". A travers ce texte, il signe un appel à la tolérance, dressant le portrait d'un homme de spectacle travesti assumant ses préférences sexuelles mais dont les amours n'ont jamais été couronnées de succès. 

    Le texte est à la fois poétique, poignant et délibérément humaniste, allant totalement à l'encontre des plaisanteries mesquines que l'on retrouve parfois dans certains sketchs ou textes de chansons. 

    Concernant le texte de la chanson, la rue Sarasate, donnée comme emplacement du domicile du personnage central de la chanson est une petite rue du XVème arrondissement de Paris qui doit finalement toute sa gloire à la chanson. 

    En réalité, Charles avait pensé faire domicilier son héros rue Socrate mais un de ses amis lui a fait remarquer que cette rue n'existait pas. Charles a alors cherché sur un plan de Paris le nom d'une rue se terminant en -ate, pour faire rimer avec le mot "Chatte" et est ainsi tombé sur cette rue Sarasate. 

    Lorsque Charles fit écouter ensuite cette chanson à ses proches, ces derniers se montrèrent gênés et lui demandèrent : "Qui va la chanter ?". Charles leur répondit alors : "Moi, bien sûr !". 

    Ce qu'il fit, contre le gré de son entourage. Et la chanson obtient donc un énorme succès durant cet été 72 en France, permettant à Charles de recevoir un grand nombre de lettres d'admirateurs homosexuels qui se sentaient jusqu'alors incompris. Quant à son décorateur Androuchka, il a été très ému par la chanson et après avoir bien écouté les paroles de "Comme ils disent", lors de la première du récital d'Aznavour à l'Olympia, il a décidé de reprendre la chatte qu'il avait laissée chez sa soeur. 

    Malheureusement, si le public fait un triomphe à cette chanson en été 72, son message n'est entendu que tardivement. Ce n'est qu'en 82 que l'homosexualité sera légalisée en France et il faudra attendre 98 pour que les homosexuels puissent s'unir avec le PACS. Et enfin, le 23 avril 2013 pour qu'ils puissent se marier. 

    Après ce titre, on devra à Charles Aznavour d'autres chefs-d'oeuvre comme "Mes emmerdes" ou "Le droit des femmes". Charles Aznavour, un artiste qui, à près de 90 ans maintenant, continue à nous enchanter avec ses chansons pleines de poésie et d'engagement social sur de magnifiques mélodies servies par une interprétation pleine d'émotion. 


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